Dans une voiture quand vous appuyez sur l’accélérateur, vous activez une pompe qui injecte l’essence dans les cylindres. A force d’accélérer, le contenu de votre réservoir est brûlé, puis les résidus de cette combustion sont éjectés via le pot d’échappement. Quand votre réservoir est vide, vous faites le plein et vous repartez.
Notre société, qui elle-même consomme du pétrole, fonctionne globalement de la même façon à la différence prêt que nous ne pouvons pas faire le plein et repartir.
Relancer la croissance équivaut à appuyer sur l’accélérateur pour activer toutes les pompes, car ici ce n’est pas que le pétrole que nous allons pomper, mais le charbon, les métaux, le bois, l’eau… ce que nous appelons « les ressources naturelles ».
Relancer la croissance c’est transformer les ressources naturelles en produits de consommation, puis en déchets.
Relancer la croissance c’est appuyer sur l’accélérateur alors que l’on voit déjà le mur au bout de la ligne droite et que nous n’avons plus la distance nécessaire pour freiner et éviter le crash.
Pourtant, en 1972, un groupe de penseurs réunis sous le nom du Club de Rome, demanda au MIT de leur fournir une évaluation de la situation de notre civilisation en tenant compte de certains facteurs. (Population globale, superficie cultivable par individu, ressources naturelles restantes, quota alimentaire par personne, production industrielle par tête, capital industriel global, niveau de pollution, …)
Les résultats de ce rapport connu sous le nom du « rapport Meadows » démontraient déjà à quel point il serait suicidaire de baser notre évolution sur une croissance continue alors que nous disposons seulement de ressources limitées.
Globalement, selon le rapport, notre civilisation ne devrait pas passer le cap de l’an 2100, je dis civilisation car ce ne sera pas nécessairement la fin de l'humanité, mais une dégradation des conditions et du niveau de vie des survivants qui pourraient ressembler au niveau de vie en Europe avant 1900.
La population est donc généralement décimée par des famines massives dues à la pollution industrielle et/ou à l’usure des sols/eau suite à une agriculture/industrie intensive, ou à la fin des matières premières non renouvelables.
http://www.manicore.com/documentation/club_rome.html
A ce titre, la courbe de la pollution estimée par Meadows commence à ressembler à la courbe bien réelle de notre situation environnementale, elle présente un léger retard car Meadows n’a pas su prévoir les différentes crises survenues depuis 1972 et qui ont participé à un ralentissement de la croissance.
Les personnes qui ont crée ce modèle mathématique de notre civilisation n’ont pas inclus le paramètre « guerre », c'est-à-dire que le crash qui en résulte est du uniquement à des paramètres « naturels ».
Voici ce que disait Wang Jian, économiste Chinois, dans un article parus dans l’hebdo en décembre 2004 :
http://rigas.ouvaton.org/spip.php?breve48
« L’an dernier (2003 donc...), la Chine a consommé 30 % du pétrole extrait, 30 % de l’acier, 40 % du ciment et 25 % des investissements directs mondiaux, les importations de la Chine en minerai de fer s’élevaient déjà à 150 millions de tonnes (30 % de l’ensemble des exportations mondiales), ce qui avait provoqué un envol des cours, qui avaient plus que doublé.
Si l’on considère qu’en 2030 la Chine comptera 1,6 milliard d’individus et que le PIB moyen par habitant s’élèvera à 5 000 dollars, elle utilisera chaque année plus de 300 millions de tonnes d’acier et sa consommation en minerai de fer dépassera les 600 millions de tonnes, soit davantage que les quantités disponibles actuellement sur le marché mondial.
La situation est encore plus grave en ce qui concerne le pétrole et les céréales.
A l’heure actuelle, la production pétrolière mondiale avoisine les 4 milliards de tonnes. Aujourd’hui, la part commercialisée de ces ressources représente 1,6 milliard de tonnes, soit 40 % de la production totale. A supposer que cette dernière atteigne 5 milliards, la quantité de pétrole mise sur le marché international pourrait alors s’élever à 2,2 ou 2,3 milliards de tonnes. La consommation de pétrole par habitant dépasse 1 tonne dans les pays industrialisés. Si la Chine, avec ses 1,6 milliard d’habitants, rejoignait leurs rangs, il lui faudrait donc 1,6 milliard de tonnes de pétrole, mais elle ne peut espérer produire elle-même au mieux que 200 millions de tonnes, en raison de ressources limitées. Autrement dit, il lui faudra importer 1,4 milliard de tonnes de pétrole, soit plus de 60 % des ressources disponibles. Pour les autres pays, il restera à peine 900 millions de tonnes, alors qu’aujourd’hui les importations pétrolières des Etats-Unis, du Japon et des pays européens dépassent déjà les 1,2 milliards de tonnes…
La Chine pourra-t-elle vraiment obtenir de quoi satisfaire ses besoins ?
Quand le monde entier prendra conscience des bouleversements que la demande chinoise devrait à terme entraîner en matière d’offre et de demande de produits primaires sur le marché international, des limitations aux importations chinoises de matières premières apparaîtront inévitablement.
A mon sens, la Chine ne pourra poursuivre son développement économique sans subir d’importantes restrictions au niveau mondial que jusqu’en 2010, dans le meilleur des cas. Il lui reste donc cinq à six ans. Si, durant ce laps de temps, la Chine s’impose des contraintes pour freiner sa croissance économique, elle risque de passer à côté d’une phase stratégique offrant de précieuses opportunités. »
Nous sommes en mars 2009 et je tombe sur une dépêche de quelques lignes qui annonce le crash d’un F-22 dans le désert Californien. A priori un événement anodin, un accident d’entraînement.
http://www.france24.com/fr/20090326-f-22-lus-air-force-sest-ecrase-californie-le-pilote-tue
Puis il est précisé :
Le programme F-22, conçu pendant la Guerre Froide, est accusé par ses détracteurs de ne pas être adapté aux conflits de type guérilla dans lesquels les États-Unis sont engagés, comme en Afghanistan ou en Irak, et pourrait ainsi pâtir des restrictions budgétaires à venir au Pentagone.
L'US Air force défend ce programme en mettant en avant les menaces de conflits plus traditionnels avec des Etats comme la Chine.
L'armée de l'Air américaine a déjà commandé 183 exemplaires de F-22.
Contre toute attente et contrairement au simple bons sens, la croissance est toujours à l’ordre du jour et continue à nous être proposée comme la solution pour nous sortir de la crise.
Posez-vous juste la question.
a+
Notre société, qui elle-même consomme du pétrole, fonctionne globalement de la même façon à la différence prêt que nous ne pouvons pas faire le plein et repartir.
Relancer la croissance équivaut à appuyer sur l’accélérateur pour activer toutes les pompes, car ici ce n’est pas que le pétrole que nous allons pomper, mais le charbon, les métaux, le bois, l’eau… ce que nous appelons « les ressources naturelles ».
Relancer la croissance c’est transformer les ressources naturelles en produits de consommation, puis en déchets.
Relancer la croissance c’est appuyer sur l’accélérateur alors que l’on voit déjà le mur au bout de la ligne droite et que nous n’avons plus la distance nécessaire pour freiner et éviter le crash.
Pourtant, en 1972, un groupe de penseurs réunis sous le nom du Club de Rome, demanda au MIT de leur fournir une évaluation de la situation de notre civilisation en tenant compte de certains facteurs. (Population globale, superficie cultivable par individu, ressources naturelles restantes, quota alimentaire par personne, production industrielle par tête, capital industriel global, niveau de pollution, …)
Les résultats de ce rapport connu sous le nom du « rapport Meadows » démontraient déjà à quel point il serait suicidaire de baser notre évolution sur une croissance continue alors que nous disposons seulement de ressources limitées.
Globalement, selon le rapport, notre civilisation ne devrait pas passer le cap de l’an 2100, je dis civilisation car ce ne sera pas nécessairement la fin de l'humanité, mais une dégradation des conditions et du niveau de vie des survivants qui pourraient ressembler au niveau de vie en Europe avant 1900.
La population est donc généralement décimée par des famines massives dues à la pollution industrielle et/ou à l’usure des sols/eau suite à une agriculture/industrie intensive, ou à la fin des matières premières non renouvelables.
http://www.manicore.com/documentation/club_rome.html
A ce titre, la courbe de la pollution estimée par Meadows commence à ressembler à la courbe bien réelle de notre situation environnementale, elle présente un léger retard car Meadows n’a pas su prévoir les différentes crises survenues depuis 1972 et qui ont participé à un ralentissement de la croissance.
Les personnes qui ont crée ce modèle mathématique de notre civilisation n’ont pas inclus le paramètre « guerre », c'est-à-dire que le crash qui en résulte est du uniquement à des paramètres « naturels ».
Voici ce que disait Wang Jian, économiste Chinois, dans un article parus dans l’hebdo en décembre 2004 :
http://rigas.ouvaton.org/spip.php?breve48
« L’an dernier (2003 donc...), la Chine a consommé 30 % du pétrole extrait, 30 % de l’acier, 40 % du ciment et 25 % des investissements directs mondiaux, les importations de la Chine en minerai de fer s’élevaient déjà à 150 millions de tonnes (30 % de l’ensemble des exportations mondiales), ce qui avait provoqué un envol des cours, qui avaient plus que doublé.
Si l’on considère qu’en 2030 la Chine comptera 1,6 milliard d’individus et que le PIB moyen par habitant s’élèvera à 5 000 dollars, elle utilisera chaque année plus de 300 millions de tonnes d’acier et sa consommation en minerai de fer dépassera les 600 millions de tonnes, soit davantage que les quantités disponibles actuellement sur le marché mondial.
La situation est encore plus grave en ce qui concerne le pétrole et les céréales.
A l’heure actuelle, la production pétrolière mondiale avoisine les 4 milliards de tonnes. Aujourd’hui, la part commercialisée de ces ressources représente 1,6 milliard de tonnes, soit 40 % de la production totale. A supposer que cette dernière atteigne 5 milliards, la quantité de pétrole mise sur le marché international pourrait alors s’élever à 2,2 ou 2,3 milliards de tonnes. La consommation de pétrole par habitant dépasse 1 tonne dans les pays industrialisés. Si la Chine, avec ses 1,6 milliard d’habitants, rejoignait leurs rangs, il lui faudrait donc 1,6 milliard de tonnes de pétrole, mais elle ne peut espérer produire elle-même au mieux que 200 millions de tonnes, en raison de ressources limitées. Autrement dit, il lui faudra importer 1,4 milliard de tonnes de pétrole, soit plus de 60 % des ressources disponibles. Pour les autres pays, il restera à peine 900 millions de tonnes, alors qu’aujourd’hui les importations pétrolières des Etats-Unis, du Japon et des pays européens dépassent déjà les 1,2 milliards de tonnes…
La Chine pourra-t-elle vraiment obtenir de quoi satisfaire ses besoins ?
Quand le monde entier prendra conscience des bouleversements que la demande chinoise devrait à terme entraîner en matière d’offre et de demande de produits primaires sur le marché international, des limitations aux importations chinoises de matières premières apparaîtront inévitablement.
A mon sens, la Chine ne pourra poursuivre son développement économique sans subir d’importantes restrictions au niveau mondial que jusqu’en 2010, dans le meilleur des cas. Il lui reste donc cinq à six ans. Si, durant ce laps de temps, la Chine s’impose des contraintes pour freiner sa croissance économique, elle risque de passer à côté d’une phase stratégique offrant de précieuses opportunités. »
Nous sommes en mars 2009 et je tombe sur une dépêche de quelques lignes qui annonce le crash d’un F-22 dans le désert Californien. A priori un événement anodin, un accident d’entraînement.
http://www.france24.com/fr/20090326-f-22-lus-air-force-sest-ecrase-californie-le-pilote-tue
Puis il est précisé :
Le programme F-22, conçu pendant la Guerre Froide, est accusé par ses détracteurs de ne pas être adapté aux conflits de type guérilla dans lesquels les États-Unis sont engagés, comme en Afghanistan ou en Irak, et pourrait ainsi pâtir des restrictions budgétaires à venir au Pentagone.
L'US Air force défend ce programme en mettant en avant les menaces de conflits plus traditionnels avec des Etats comme la Chine.
L'armée de l'Air américaine a déjà commandé 183 exemplaires de F-22.
Contre toute attente et contrairement au simple bons sens, la croissance est toujours à l’ordre du jour et continue à nous être proposée comme la solution pour nous sortir de la crise.
Posez-vous juste la question.
a+